aimer
après la mort du chat
pendant notre disparition
sans nom
sans os
rien ne tient dans la matérialité
danser près des trous noirs
pleurer la mort du soleil
enterrer les rêves du clown
le drame de la lune
seule
entourée d'étoiles naissantes
il neige sous mes paupières
le temps ne sera plus le même
tu partiras avec les oies blanches
depuis l'été tu embellis
et je me dis
c'est un peu grâce à moi
tu rugis ailés vers moi
je suis complètement
cerise de terre
éclaircie te voilà
d'hier différent
n'existe plus pour avant
réceptacle de l'arbre
le bâton et les semences
recommençons cet amour du fruit
nous savons
la nécessité
l'appui sur l'arbre centenaire
je coeur contre toi
assoupis entre les pages
livrant à la rose sa délicatesse
ta peau cuivrée
sur mon corps d'hiver
grafitti amoureux
invisible et transparent
tu es là
l'ombre n'est plus
rêve des feuilles mortes
ta main cueille mon désir
sur le sentier savant
vagues sous le pont
à l'eau de vie
la dérive de l'abandon
à la source
je puise la force de pardonner
le vautour peut-il aimer une souris
le temps s'étire
la nuit
il s'arrête pour respirer